The Bianca Story
Coming Home
Motor
Pop
par Joanne Beaud Turin
Second album pour cette formation bâloise qui bénéficie d’une certaine attention des médias et des salles romandes en ce début d’année. C’est notamment dû au tube imparable Lazy Boy, fort joliment ciselé et que ne renierait pas notre dandy préféré Neil Hannon. On peut noter aussi Bird Rocket, qui joue sur le beau duo des voix d’Elia Rediger (le barbu à bretelles) et d’Anna Waibel (la brune à frange), et qui tire également son épingle du jeu sur cet album qu’on peut qualifier d’hétéroclite, voire d’inégal. Car les cinq membres de The Bianca Story sont des touche-à-tout: non seulement musiciens mais aussi artistes et/ou comédiens, et ils ont à leur actif divers projets farfelus, dont une tournée à l’arrache en Europe de l’est en 2007, ou encore un opéra électro sur Chris Crocker - l’internaute devenu célèbre sur youtube pour son «leave Britney Spears alone» - qui a apparemment attiré les foules à Bâle et à Zurich en 2009. Et comme souvent chez les touche-à-tout, ils ont le défaut des beaux enfants doués un peu snobs (cet album qu’ils définissent eux-mêmes comme « art-pop » a été enregistré à Abbey Road) à qui tout réussit: ils se dispersent. En mélangeant un peu de folk, un peu de pop, un peu d’électro kitsch, ça donne une chanson comme Dancing People Are Never Wrong, qui, en toute objectivité, serait parfaite pour représenter la Suisse à l’Eurovision. Mais stoppons là, en leur lançant des défis pareils, cette joyeuse bande arty-mais-pas-que serait encore capable de le faire. Et de gagner le concours.