Loincloth
Iron Balls Of Steel
Southern Lord
Rock
par Sophie Morceau
Le nom du groupe (pagne, en français) et le titre de l’album (là je ne traduis pas, débrouillez-vous) sont plutôt égrillards. Ajoutez à ça une pochette abstraite, entre imprimé de toile et chiaroscuro, qui crie un peu trop «métal légèrement condescendant et pourvu de distance critique». Le contenu du disque est à l’aune de son emballage, un peu trop construit pour être honnête. Un peu moins de distance critique et un peu plus d’ingénuité auraient été salutaires. Seulement voilà, à vouloir suivre les règlements de trop près, l’ensemble perd en spontanéité et en cohésion. Très efficace en termes de destruction, mais en cherchant à caser tous les motifs-qui-se-doivent-d’exister-dans-l’album-ultime, Loincloth en oublie de laisser le temps aux morceaux de parvenir jusqu’à leur auditeur. Sans répit, Iron Balls of Steel assène des leçons du bon goût, à en devenir presque chiant. Le pire, c’est que tout est là pour bien faire: il y a morceaux et riffs, le batteur est inspiré, le guitariste l’est un peu moins, mais pourvu d’un sens de l’attaque à faire pâlir un tank. Attention, la démonstration technique n’est pas à blâmer, dans le cas de Loincloth, il s’agit d’un problème de maîtrise des codes du genre: il y en a un peu trop et ils en rajoutent encore. Petite frustration, donc, à l’écoute de cet album, dont les moments de génie – nombreux, à mon grand dam – sont écrasés par la tonne de supertrucs qu’ils voulaient vite encore nous faire écouter.