Tennis
Young & Old
Fat Possum
Pop
par Joanne Beaud Turin
Il est des groupes qui parlent à notre cœur sans qu’on puisse précisément l’expliquer. Tennis est l’un eux, et les fans de leur lumineux Cape Dory (2011) se sentiront fondre aux premières notes de It All Feels The Same. Pas facile pourtant de donner une suite à Cape Dory, album concept écrit par Alaina Moore et Patrick Riley lors d’un voyage en bateau. Ici, c’est une autre dynamique: le duo est devenu trio (James Barone, batteur de la tournée, est membre à part entière), les chansons ont été écrites au gré du quotidien, puis enregistrées à Nashville, loin du cocon (Denver), et produites par Patrick Carney (Black Keys). Malgré ces apparents pièges, c’est avec brio que Tennis passe le cap du second album. Le EP Origins, livré fin 2011, avait rassuré ceux qui devaient l’être: Alaina et Patrick ont su garder leur singularité. Une voix, bien sûr, mais aussi cette légèreté dans la composition et les mélodies, une grâce insaisissable alliée à un groove irrésistible. A cet égard il faut noter Petition, qui aurait tout pour être un tube à la Womack & Womack, si ce n’était la classieuse simplicité, presque squelettique, de sa production. Une évolution s’est accomplie, pas forcément en termes de maturité (ils n’en avaient pas besoin), mais plutôt d’ouverture au monde. Les morceaux explorent des directions variées, ont leur vie propre (celle des claviers, notamment, sur Take Me To Heaven ou la très belle Traveling). La voix d’Alaina ose de nouvelles hauteurs, les rythmiques sont parfois surprenantes (la binaire Never To Part). Tennis était un groupe à suivre; en 2012, on les suivrait au bout du monde.