Explosions In The Sky
Brixton Academy
27.01.2012
par Julie Zaugg
Ils ont vu grand. Pour leur passage à Londres fin janvier, Explosions in the Sky ont choisi de se produire à la Brixton Academy, une salle d'une capacité de 5000 personnes. «Wow, je ne pensais pas que je pourrais jouer un jour notre type de musique devant autant de gens», souffle le guitariste Mark Smith, en arrivant sur scène. Face à la masse compacte de gens venus écouter leur post-rock viscéral, ils se lancent aussitôt dans un morceau, avec pour seul décorum un drapeau texan drapé autour d'un ampli et l'arche proto-vénitienne qui surplombe la scène de cette salle mythique.
Très vite, le choix de se produire dans un espace de cette dimension apparaît payant. L'atmosphère est électrique. A chaque montée, à chaque ligne mélodique particulièrement puissante, une clameur diffuse émerge du public. Il y a même un moment, légèrement surréaliste, où les spectateurs décident de taper dans leurs mains pour accompagner un morceau. Pas exactement le genre de réception que ce quartet d'Austin, Texas, coutumier des longs instrumentaux mogwai-esques, a l'habitude de recevoir.
Mais ils le méritent. Incroyablement subtile et ouvragée, leur musique prend aux tripes. Ajoutant couche sur couche, sans jamais les empiler de façon trop grossière, ils parviennent à créer un magma sonore d'où émergent de belles lignes claires, qui prennent leur essor avant d'être subitement broyées par un grognement de basse. Comme chez leurs cousins écossais, le public se prend un véritable mur de son, même si l'expérience est légèrement moins agressive que chez le groupe de Glasgow. L'éclairage, tout en tons rouges et flashs blancs, ajoute une dimension supplémentaire à l'ensemble. Les 90 minutes de concert passent comme dans un rêve, sans même que l'on réalise le passage d'un titre à un autre. Et sans que ça ait la moindre importance.