Talc
Talc
Musea
Rock
22 - 07 - 13
par Gaspard Turin
Ce trio lausannois publie un premier disque éponyme, à ne pas mettre en contact avec un derrière de nouveau-né malgré les apparences. Plus pimentée que sédative, cette musique semble au premier abord tout droit sortie de la triple cuisse jumelée de Tony Iommi, Richie Blackmore et Yngwie Malmsteen, ce qui constitue une image assez infâme je vous l’accorde, mais passons. Car, instrumentale, la musique de Talc est très évidemment structurée autour de la guitare. C’est d’elle que proviennent couplets, refrains et ponts, comme pour rappeler fantômatiquement l’absence de chant. Mais cette guitare parle plusieurs langues. Celles de Dire Straits (Back To Saskatchewan, Trampoline), de Rush (Parabellum), de King Crimson ou Can (Helical Gear, Over The Sea). Les amateurs de technique y trouveront leur compte, mais la techique n’y enferme pas toujours les chansons – plusieurs titres de la seconde moitié de l’album, assez calmes, laissent la part belle aux mélodies simples. L’aérienne Machado, l’élastique Trampoline notamment, permettent à la basse et à la batterie de s’exprimer plutôt que d’accompagner une guitare plus expérimentale qu’ailleurs – une direction dans laquelle on aimerait bien voir se diriger plus souvent le groupe. Un album riche, clairement à l’inverse des tendances actuelles, ce qui en soi est toujours bon signe, et qui au fil des écoutes se révèle luxuriant, voire capiteux. Ce n’est pas tout les jours qu’un premier album se présente avec autant de maturité. PS: ce serait bien si le deuxième s'appelait Talc Talc, mais vous faites comme vous voulez.