Sonotone

Les pochettes d'albums, autant que la musique, peuvent être le sujet d'abondantes controverses. Souvenir récent en la matière, le second album du groupe américain MGMT. Intitulé Congratulations, le disque a essuyé une salve de critiques au moment de sa sortie en 2011. La faute à un artwork pour le moins curieux. Portée par une palette de couleurs allant du bleu au blanc et au vert, et agrémentée d’une souris sur une planche de surf, l’illustration a rapidement été cataloguée comme hideuse. Autre genre, autres habitudes: le duo électro-pop Empire Of The Sun est le plus souvent loué pour le kitsch de ses pochettes et ce, en dépit de choix graphiques hautement discutables. Le nouvel essai du groupe australien n'échappe pas à la règle. Luke Steele et Nick Littlemore s'y affichent en grand, le premier arborant une tenue bleue au goût douteux, ainsi qu'une coiffe métallique aveuglante. Présent à ses côtés, son compère prend une posture d'hommage au film Titanic. Du moins, cela y ressemble. Une absence de compromis auquel n'échappe pas Ice On The Dune. Pensé comme un album concept et marqué des habituelles références mystico-ahurissantes d'Empire Of The Sun, ce disque traduit surtout les envies de grandeur du groupe. Un désir qui se conjugue avec une absence complète de sobriété, comme c’était à craindre. Etouffés par des couches de synthés, pourris par l'usage excessif de l'auto-tune et noyés sous une pluie d'effets: ces morceaux atteignent péniblement nos oreilles. Une surproduction éprouvante, mais finalement symptomatique de l’électro-pop actuelle, le plus souvent réduite à de la chair à pâté par quelques «producteurs» en manque d'inspiration.