A Grave With No Name
Whirlpool
Stare Records
Pop
par Julie Zaugg
La fuzz-pop a trouvé son héros. Du moins pour les cinq prochaines minutes. A Grave With No Name magnifie le genre sur ce troisième album, qui permet à Alex Shields, la tête pensante de cette formation londonienne, de sortir des sentiers lo-fi explorés sur ses deux premiers essais. Les contributions de Linda Jarvis (Echo Lake) et de Alanna McArdle (Ides) ont certainement contribué à façonner cette nouvelle direction. Evoquant la facilité mélodique de The Lemonheads, dont il a d'ailleurs repris avec bonheur The Outdoor Type, le son lo-fi de Built To Spill et la révèrbe de Dinosaur Jr, Whirlpool rappelle avec insistance l'indie américaine des années 90. Dig Me Out, Origami, Float et Aurora reprennent tous les canons du genre. Mais ceci n'est pas un album tristement passéiste. Ni une collection uniforme de chansons interchangeables. Le superbe Balloons casse complètement la logique du reste de l'album avec son filet de voix et son piano spartiate à la Perfume Genius. Le dépouillé Six Months poursuit sur cette lancée, la voix de Shields n'étant ici encadrée que par une guitare acoustique et le glouglou d'un ruisseau, tout comme le doux-amer Bored Again, tout en falsetto. Whirlpool est un disque bien plus riche qu'il n'y paraît au premier abord.