Sonotone

Le nouveau disque du duo canadien s’ouvre sur des feux d’artifice, une façon de célébrer leur retour à la scène. Leurs prestations âpres et radicales, à la façon d’un Future Of The Left ou d’un Young Widows, devraient se passer durant la prochaine saison des clubs. Ne les ratez pas, ils sont supers. La recette sur laquelle tient Japandroids n’est ni originale ni particulièrement élaborée. En revanche, l’énergie convoyée dans leurs chansons (ou dans leurs reprises, comme For the Love of Ivy, The Gun Club) est un catalyseur phénoménal. Celebration Rock est une petite bulle de concentré énergétique, entre stadium rock et punk rock. À titre d’exemple, Fire's Highway est exactement le genre de chanson qui donne envie d’avoir quinze ans à nouveau, et de se jeter à corps perdu dans une foule compacte, remuante et agitée. S’ensuit la reprise de The Gun Club, plus nerveuse et moins déglinguée que l’originale. C’est en fait là tout le mal qu’on peut dire de Celebration Rock: ce disque est un tantinet trop bien mis pour exsuder quelque chose de bousillé et d’attachant, qui fait défaut sur Adrenaline Nightshift et Younger Us. Heureusement, en clôture de l’album, on trouve The House That Heaven Built et Continuous Thunder, autres chansons où on s’imagine sautiller, ébloui par les lumières du show, les cheveux plaqués au crâne par la sueur, hilare.