Sonotone

Je commence par écrire le nom du batteur de ce groupe finlandais, par esprit de conquête: «Yrjö Ylijoki». Au son, on dirait des petits bruits destinés à amadouer un chat ou un enfant. Mon clavier a tenu, mon traitement de texte aussi, et si vos yeux n’ont pas fondu, on peut continuer. Musicalement ça se confirme: on a affaire à un groupe d’indie-pop affreusement sympathique, dominé par la figure de leur chanteur Matthias Björkas, à la voix chaude et étranglée, qui donne l’impression d’écouter un album de Girls où l’on croirait en la vie, l’album d’un Pete Doherty qui n’aurait bu que des diabolos-grenadine. Le défaut de cet album est de déployer trop de bonnes intentions pour que nos oreilles désabusées puissent en traiter le quart. Certains titres sont presqu’inécoutables de kitsch (The Sea Within You, Well Well What Have You Done). Mais le prix à payer pour la découverte de cet album est d’accepter de résider au pays des Ewoks, le temps de son écoute. Et l’on en sera récompensé par quelques petites pépites aussi brillantes que les yeux d’une héroïne de manga shōjo, comme l’inaugurale Our Old Centre Back, It’s Clear Your Former Lover ou la brillantissime A Different Light. Björkas possède le don rare des mélodies géniales, même s’il leur choisit un écrin de chansons naïves. Un disque des plus honnêtes, qui devrait trouver ses auditeurs.

Et, ce qui suit n'a rien à voir, mais comme j’ai encore quelques signes à dépenser dans cette chronique, je signale à toutes fins utiles que le dernier Smashing Pumpkins, Oceania, est parfaitement dégueulasse. Et ne mérite en l’occurrence aucune chronique personnalisée. Désolé, Cats On Fire; je le répète, votre album à vous est très cool.