Burial
Street Halo / Kindred
Hyperdub
Beats
01 - 07 - 12
par Valentine Nicollier
Une petite séance de rattrapage pour parler du dernier album de Burial (aka Will Bevan), paru il y a quelques mois déjà – et qui datait de plus tôt encore, puisque le LP est la réédition de deux EP, Street Halo et Kindred, prévus par Hyperdub pour convertir les japonais au son du londonien (suivant un modèle très hype de mondialisation): six morceaux au total, dont deux dépassent les dix minutes. Certaines choses ne changent pas: l’austérité de la pochette obstinément noire, aucune photo, un long texte… en japonais. Bevan maintient la posture en retrait adoptée dès ses débuts (gageons que le commentaire nippon ne relate pas d’anecdote biographique triviale), et un travail du son et des samples en couches successives, pas toujours calées sur la structure rythmique, qui donne un certain groove à ces nappes plombées. A la sortie de Street Halo, d’aucuns ont regretté que Burial ne donne qu’une suite d’Untrue. Il n’y aurait là aucun regret à avoir: le son proposé par Untrue était assez novateur pour permettre à son producteur de s’y lover encore un peu, ce qu’il fait parfois (Stolen Dog). Kindred met cependant en évidence les nouvelles directions explorées par Bevan. Le tempo, tout d’abord, est beaucoup plus rapide qu’auparavant (NYC, Kindred). Bevan s’aventure en territoire house, voire transe par moment (un reste de ses collaboration avec Four Tet?), ce qu’il fait évidemment à sa manière – sourde, déceptive, entre quelques autres couches sonores. Ça donne Street Halo, Loner et Ashtray Wasp, ces deux derniers, longs morceaux hallucinés, étant les perles absolues de l’album.