New Order
Lost Sirens
Warner
Rock
01 - 03 - 13
par Frédéric Bachmann
Depuis que Peter Hook, qui souffle désespérément sur les braises de la Factory, a pris congé de son pote Bernard Sumner, New Order se décompose comme un cadavre que la Warner tente vainement de réanimer. Car d’un groupe de post punk né de la disparition soudaine de Joy Division, New Order est devenu une marque depuis la mort de Factory Records. Et en marketing, on appelle ça plus précisément une vache à lait qui est censée rapporter du fric, aidant notre belle multinationale du disque à renflouer ses caisses pour absorber plus de concurrents (Warner vient de racheter Parlophone), faute de découvrir véritablement de nouveaux talents, élargir son offre et donc remplir sa tirelire en ses temps peu propices aux affaires. Sauf qu’ici, la vache est maigre et pâlichonne. Les titres présentés sont les rebuts du Waiting for the Sirens’ Call sorti il y a sept ans. Heureusement que la pochette nous rappelle avec cynisme le code couleur de l’album Power, Corruption & Lies (FACT 75) et du Blue Monday EP (FAC 73), classiques absolus du groupe, sortis sur le mythique label Factory dans les années 80. Car si on examine le contenu, les huit titres, ni plus ni moins, nous donnent l’impression de repartir au milieu des années 90, à l’ère de la Brit Pop. Bon sang, mais c’est bien sûr! Les New Order s’inspirent des Charlatans, groupe qu’en bon Mancuniens ils avaient pourtant influencé en ses débuts. C’est le serpent qui se mord la queue! Ou la vache qui se mord les pis, dans le cas présent. Un retour à la source qui démontre simplement que ce monument de l’electro pop s’est fait dévorer les viscères par l’industrie du disque.