Deerhoof
Breakup Song
ATP Recordings
Rock
01 - 03 - 13
par Francis Kay
Voilà un groupe qui n’est pas né de la dernière pluie, puisqu’il s’est formé en 1993 à San Francisco. La chanteuse et bassiste Satomi Matsuzaki déroule ses comptines répétitives sur une ligne mélodique dont la colonne vertébrale ne cesse de se briser, tendue vers l’énergie vitale de l’ineffable. Le batteur Greg Saunier et ses acolytes ont toujours fait preuve d’un goût affirmé pour la prise de risque. Vu leur inventivité, on serait tenté de les ranger dans le rayon math-rock, pas loin de leurs petits frères de Battles. Mais ce n’est pas ainsi que se laissent définir les membres du combo: «La pop a toujours marqué la croix sur notre carte au trésor. Pop = catchy. Pop = nouveau. Pop = pas de règles. Donc si vous voulez aller danser et faire du karaoké avec Deerhoof, vous n’avez pas à le demander deux fois.» En ce qui concerne leur nouvel album, ils semblent aussi assez au clair: «Nous venons de finir un disque sensationnel de musique énergique noisy aux effluves cubaines pour faire la fête». On aurait aimé danser en boîte sur du Deerhoof. Sauf que Breakup Song aura toujours trop de classe pour les pistes de danse où, depuis une vingtaine d’années, il devient toujours plus difficile d’écouter autre chose que de sempiternels remix de Depeche Mode. Mais j’arrête de faire mon grincheux pour m’en aller derechef me dandiner tout seul sur les rythmes cubains, ou pas, de Breakup Song, avec une préférence pour le morceau final, Fête d’adieu, qui me semble plutôt prometteur.