Pulp
Royal Albert Hall, Londres
31.03.2012
par Julie Zaugg
Dans les loges ornées de velours rouge et de colonnes, sur les tribunes situées de part et d'autre d'un orgue majestueux, parmi les spectateurs debout dans la fosse sous les hauts plafonds du Royal Albert Hall, l'anticipation est palpable. Sur scène, des phrases défilent sur un écran: "Are you ready?", "You're looking good tonight". Lorsque Jarvis Cocker arrive sur scène et se lance aussitôt dans une version électrique de Do You Remember The First Time?, le public laisse carrément éclater son enchantement.
Un enthousiasme qui ne faiblira pas durant les deux heures de ce concert magistral, donné en l'honneur d'une ONG qui lutte contre le cancer. Les principaux jalons de la longue carrière de Pulp (1978-2002) se succèdent dans le désordre, de Razzmatazz à Common People, en passant par This Is Hardcore, Babies ou Disco 2000.
Toujours aussi en forme, le dandy de 48 ans se déhanche, prend la pose, pointe du doigt. Et, bien sûr, profite des pauses entre les morceaux pour livrer de petites leçons de vie pleines de cynisme. A un moment, il fera même monter sa soeur, Saskia Cocker, sur scène, ainsi qu'une "ancienne camarade de classe" pour interpréter My Lighthouse, un titre que le groupe n'avait plus joué depuis "bien 30 ans" et qui figure sur leur premier album, It. Un peu plus tard, il fait appel aux services d'une violoniste, qui confère une touche de poésie à F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E.
Tout au plus pourra-t-on regretter la présence dans ce set de trois titres issus de We Love Life, le faible dernier album de Pulp, et l'absence de davantage de morceaux plus anciens, comme les excellents Anorexic Beauty ou Little Girl (With Blue Eyes), que le groupe semble avoir renoncé à interpréter en live depuis belle lurette. Lorsqu'il revient pour le rappel, une flûte de champagne à la main, Jarvis Cocker a l'air de celui qui sait qu'il a, une fois de plus, confirmé son statut de roi de la pop.