Sonotone

Bon, eh bien sur mon ordinateur, je ne sais pas pourquoi, les chansons du CD des Awkwards sont apparues non pas dans l’ordre qu’elles occupent sur la pochette, mais dans l’ordre alphabétique. Et pas moyen de manipuler les fichiers. Du coup le disque est différent de ce qu’il devrait être. Moi ça m’arrange justement, parce que mes préférées sont toutes au début et les deux-trois pénibles reléguées à la fin. Me sont particulièrement plaisantes, donc, la vampire-weekendesque Blankett, la glorieuse Chick Week, l’expérimentale Epic Stallion, et la suite en F (Falcon – Fighting Love – Foghorn) absolument géniale telle quelle. Mention spéciale aux deux dernières citées, incarnant successivement le moment de post-rock droning menaçant et le moment de pop écervelée. Mais trêve de commentaires immotivés; l’avantage de cet ordre, c’est qu’il permet de voir tout de suite les qualités évidentes des Awkwards, qui ne s’arrêtent pas aux chansons de la (vraie) première moitié, envoyées au front toutes à la suite, comme on tire trop vite ses cartouches, et qui fatiguent. Grâce à ce désordre providentiel, j’ai compris que j’avais affaire à un disque absolument génial. Riche, rêche et pêchu, et des compos nettement plus sérieuses qu’on ne le dirait à la première écoute. Tout ça sous un vernis je-m’en-foutiste et insouciant auquel il ne faut pas se fier. Awkwards, à ranger sous A comme admirable.