Feist
Metals
Polydor, 2011
Pop
par David Clavien
La grande prêtresse canadienne de la pop s’est entourée, pour son nouvel album, de ses amis Gonzales, Mocky et du réalisateur Sigurdsson qui a travaillé avec Björk. Le très beau titre d’entrée, The Bad In Each Other, où Leslie Feist partage le micro avec Bry Webb (The Constantines), annonce la couleur d’un grand disque. En couverture, perchée sur la branche qui porte son initiale, elle nous dépeint le cimetière (Graveyard) de ces terres brutes avec une mélancolie légère. Pour l’anecdote, ce bois mort a été photographié dans la région de Big Sur, en Californie, où a été enregistré ce troisième opus. How Come You Never Go There est du grand Feist, avec ce tempo tranquille qui est rejoint par une ribambelle d’instruments qui donnent du corps au morceau. The Circle Married The Line unit cordes et voix haut perchées dans la plus pure tradition feistienne. Même si de rares titres sont moins originaux (Caught A Long Wind, Get It Wrong, Get It Right), et si A Commotion est gâchée par des airs rappelant Camille, l’ensemble est réussi. Les morceaux faussement calmes finissent par s’étoffer généreusement en seconde partie et la force des percussions tranche avec la douceur des guitares acoustiques. Undiscovered First commence de manière très épurée avec le souffle d’une voix, pour finir dans une mêlée de guitares comme chez Shannon Wright, ou par le déroulement d’un tapis de chœurs en «na na na» (Comfort Me). Un Metals raffiné et natif, qui va résister aux intempéries. Un grand disque de Feist!